Graffi-time
Graffitis, 40 ans de couleurs interdites?
Il y a quelques mois j’ai remarqué que tags, fresques, graffitis, dessins, pochoirs étaient de plus en plus présents sur les murs, camions, trains, panneaux, etc…
Au départ je me suis dit qu’il y avait une recrudescence de ce phénomène considéré comme du Street Art par certains, du Vandalisme par d’autres, et enfin les deux à la fois pour les connaisseurs.
Au bout d’un certain temps, j’ai constaté que je ne me trompais pas.
Pas une journée sans tomber sur un tag.
De là, j’ai commencé à faire des recherches. Hélas je me lançais dans un vaste chantier.
Tout d’abord parce que historiquement la fresque existe depuis la préhistoire. Ensuite, parce que cette dernière est un moyen d’expression anthropologique, politique, sociétale etc… et enfin parce que tags et graffitis représentent plus que tout cela, ils s’inscrivent dans un véritable mouvement universel…
Depuis maintenant 40 ans les graffitis se déploient sur les murs, devantures de magasins, panneaux routiers. Mais c’est véritablement depuis les années 2000 que les graffitis classés dans la catégorie Street Art commencent à être reconnus.
Aller à la rencontre des graffitis c’est plonger dans un monde qui nous émerveille. Surtout lorsqu’on découvre au détour d’une friche urbaine une fresque colorée, souvent explosive qui fait rêver et ne fait qu’embellir un chantier en démolition, une gare sinistrée, un mur hostile…
A New York pendant plus de 30 ans Henry Chalfant a photographié de nombreux graffitis sur les trains. Avec Martha Cooper ils les ont immortalisés dans un ouvrage culte intitulé SUBWAY ART. En 1984, Henry Chalfant a également produit STYLE WARS documentaire qui relate l’histoire du développement du Street Art indissociable du développement du Hip Hop. Le film a obtenu le Grand prix du documentaire au Sundance film festival.
Aujourd’hui, en France, c’est Alain-Dominique Gallizia, architecte, qui prend la relève en organisant d’extraordinaires manifestations. D’autres l’ont précédé, Jack Lang avec une exposition au musée des monuments français en 1991, Agnès b dans ses galeries privées.
En 2009, Alain-Dominique Gallizia organisait la première grande exposition internationale d’art du graffiti au Grand Palais. www.tagaugrandpalais.com
Cette exposition rassemblait les plus grands graffeurs du monde entier.
En effet, les stars internationales Ash, Bando, Blade, Ces, Crash, Dondi, Jay One, Jonone, Futura 2000, Nunca, Psyckoze, Quik, Ramellzee, Seen, Stayhigh, Taki 183 et Toxic étaient toutes présentes à l’appel.
Après « 40 ans de Pressionnisme », Alain-Dominique Gallizia semble ouvrir une brèche pour promouvoir cet art urbain.
Depuis l’événement au Grand Palais, une soixantaine de galeries ont ouvert leurs portes aux « Street Artists ».
S’il a fallu tant d’années avant d’inscrire le graffiti comme un art c’est parce que ce dernier a toujours subi un certains nombre de pressions qui ont bloqué son développement : pression de la ville, pression du public, pression des artistes et pression de la bombe. Source Beaux Arts éditions, collection Gallizia.
Aujourd’hui, l’art du graffiti est tout à fait dans l’air du temps.
Il n’aspire qu’à fleurir, d’ailleurs le groupe LVMH l’a bien compris puisque l’année dernière à travers la marque Kenzo sortait le parfum Flower Tag dont la campagne publicitaire avait pour support un mûr de Tags.
http://www.kenzo-flowertag.com/
Autre exemple, en 2011 la maison Hermès a demandé à Kongo, graffeur reconnu dans l’art du writing, de développer des imprimés de Tags sur des carrés Hermès. ( photo à la une de cet article).
Ces foulards ont été produits en 50 000 exemplaires à travers le monde. Quelques mois plus tard il n’en restait plus un seul à vendre sur le marché. Voir la vidéo de Claude Kunetz
Preuve que la quintessence du luxe s’intéresse à cet art de très près et lui trouve des applications concrètes au niveau de la consommation.
Mais quel avenir pour les graffitis ?
Plusieurs scénarios sont envisageables :
1- Street Art= Art et/ou Vandalisme ? Dans certains pays, apposer une signature sur un mûr est passible d’emprisonnement. Ce problème demeurerait chez certains pays réfractaires freinant ainsi le développement de cet art.
2- Dans cette ère « technologique » ne peut-on pas considérer que les graffitis sont arrivés à maturité ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, son intérêt résiderait dans une certaine nostalgie du passé pour le Writing?
3- Un enseignement de cet art dans les écoles assurerait sa pérennité. Ainsi de nombreux artistes déploieraient leur talent sur de larges toiles à l’instar de celles que les plus grand graffeurs au monde ont produit pour l’exposition Tag au Grand Palais. L’art du graffiti serait enfin reconnu, apprécié, et considéré comme l’art pictural le plus en phase avec notre époque.
Galerie Wallworks
Street Art à la galerie Wallworks
Immergée dans l’univers du tag et du graffiti depuis plusieurs mois, jeudi 12 janvier je me rends au dernier vernissage de la galerie Wallworks.
Après le succès de l’exposition Off The Wall qui s’est tenue à Singapour du 19 au 26 novembre 2011, la galerie Wallworks propose une version parisienne de l’événement.
Neuf des graffeurs présents à Singapour, Alex, Ceet, Colorz, Fenx, Gilbert, Kongo, Lazoo, Sonic et Tilt, se retrouvent à la galerie parisienne pour présenter chacun 3 toiles.
Pour moi, c’est l’occasion d’interviewer les artistes Fenx et Gilbert ainsi que Claude Kunetz, directeur de la galerie, qui accepte volontiers de parler de ses projets.
Retrouvez également toutes les photos des toiles exposées actuellement à la galerie Wallworks.
Top Shop
Top Shop Atmosphere
Toutes les "fashionistas" connaissent Top Shop.
Magasin de mode incontournable à Londres, situé au carrefour de Regent Street et Oxford Street, Top Shop sait séduire les consommateurs.
Pourquoi et comment?
Parce que Top Shop suit le vent, s'adapte aux marchés donc aux consommateurs.
Pendant plusieurs années, Top Shop s'est offert Miss Kate Moss d'abord comme ambassadrice, puis comme créatrice.
Aujourd'hui, Kate Moss devenue Mme Hince vogue vers d'autres horizons et Top Shop trouve d'autres idées.
Dans la video qui suit, 2 choses m'ont interpelées:
A l'étage, chez TOP MAN on se serait cru dans une boîte de nuit. Ben Mark, jeune DJ anglais, faisait régner une ambiance Rock avec l'éternel "Rock the Casbah", The Clash 1982.
Pour autant, tout semblait normal, naturel et intégré. La consommation suivait son cours.
Au Rez de chaussée, encore de la musique mais plus soft et plus fanfaronne. Mais surtout, un corner entier de bonbons. Comme s'il fallait réconforter les consommateurs...
Top Shop a bien intégré que pour attirer les consommateurs il faut les chouchouter, les faire évoluer dans une atmosphère plaisante.
Musique et bonbons un chouette cocktail, de quoi séduire une cible très large!
ANTHROPOLOGIE
WE du 25-27 nov 2011, direction Londres, ville que je connais bien puisque j’y ai vécu.
Au programme, boutiques, shopping, expositions.
Je commence par ANTHROPOLOGIE, le concept store incontournable du moment.
158 Regent Street, 9h55 vendredi 25 novembre, le magasin est encore fermé.
Ce n’est pas la vitrine qui m’interpelle mais plutôt les vitres teintées, les motifs sont d’inspiration mexicaine.
Une vendeuse affublée d’un micro nous invite à entrer.
Magique ! Je découvre un lieu unique dans sa conception.
Ce qui me frappe, c’est le mélange des genres : différents styles et différentes catégories de produits se côtoient naturellement sans jamais choquer.
Par exemple, un vieux vélo vintage stationne devant une table remplie de vaisselle contemporaine tout cela à moins d’un mètre de vêtements Hippie chic.
Autre exemple, au fond du magasin une chaise sur laquelle sont empilés et ficelés 3 coussins est adossée au mûr et plafonne à plus de 3 mètres de haut .
Tout cela donne une atmosphère originale, atypique, la décoration est absolument extraordinaire tant par sa créativité que par son esthétisme frais, vintage, totalement dans l’air du temps.
Entre le premier et le deuxième étage un pan de mûr entier est recouvert de verdure ( référence à la nature et au Green).
Au premier étage, en suspension des fils dans les tons rose violet s’enchevêtrent pour reposer sur le sol.
Au sous-sol, beaucoup d’art de la table et d’objets de décoration, une magnifique girafe, des animaux empaillés.
Autre constat positif, les vendeurs sont professionnels et avenants. Ils ne lésinent pas sur le service. Ils vous installent dans la cabine d’essayage, se présentent, vous proposent de les solliciter si besoin et personnalisent le service en inscrivant votre prénom au marqueur sur la porte.
S’il vous faut une autre taille, le vendeur utilise son micro et en un rien de temps vous récupérez votre article à la bonne taille.
Voir les photos
Naturology
Aujourd’hui 2 tendances majeures évoluent en parallèle, d’un côté la Technologie de l’autre la Nature.
Dans la pratique, notre société produit toutes sortes de choses en ligne avec les avancées technologiques comme des smartphones, des voitures automatiques, des kits mains libres, des drones, etc…
Mais également beaucoup d’autres choses en ligne avec la nature, le développement durable, le Bio, le commerce équitable, l'écologie comme des aliments certifiés Bio, des vêtements en coton « organic» etc…
Colette vs Merci .
A Paris, 2 concepts stores symbolisent quasiment parfaitement ces 2 tendances :
A deux pas de la place de la concorde, depuis bientôt quinze ans, Colette représente en quelque sorte le courant « technologique » : celui de notre société moderne, capitaliste, où l’on produit quantités de choses plus ou moins belles, sophistiquées, parfois inutiles et souvent à des prix démesurés. Mais pile poil dans la tendance matérialiste d’aujourd’hui.
Chez Colette, on pénètre dans le temple de la modernité: décor moderne, épuré, bien éclairé, et sonore (les rythmes sont comparables à ceux des boîtes de nuit).
Sur le site www.colette.fr on ressent quasiment la même ambiance que dans le magasin.
En entrant sur la gauche, on découvre, entre autres, des livres d’artistes (photographes etc..). Trois à quatre mètres face à l’entrée, sur le pan de mûr sont affichées des baskets de toutes les couleurs. Tout près de ces dernières sont pendus quelques vêtements sportswear. Vers le fond sont exposés quelques bijoux et montres, sans oublier tous les objets High Tech.
Aux caisses on trouve de nombreux « goodies » à des prix abordables.
Au sous sol, on peut déjeuner dans un restaurant « branché » dont l’originalité est de compter le plus grand nombre de références d’eaux gazeuses de Paris.
A l’étage, sont exposés sur mannequins et portants des vêtements de grands créateurs de mode tels Marc Jacobs, Lanvin, Alaïa, etc... Puis des bijoux dont les prix sont comparables à ceux des bijoutiers de la place Vendôme issus quelques fois de créateurs encore peu connus.
Tout à fait au fond du premier étage, on descend d’un demi-étage pour se rendre dans un espace "Beauté" (cosmétiques, maquillages et parfums) avec des marques comme Top shop.
La force de Colette est de réunir tous les ingrédients pour attirer les « branchés ». Et ça a l’air de bien marcher, le magasin est souvent comble.
A deux pas de la place de la République, Merci symbolise l’autre tendance, celle du développement durable, de la nature, de l’écologie, du Bio...
On accède au concept store en passant d’abord sous un porche, puis en traversant une cour intérieure.
Ensuite, on entre dans un hangar. On découvre un immense espace haut de plafond plutôt sombre et calme avec un étage. Quand Merci a ouvert ses portes il y a un peu moins de deux ans, dans la cour intérieure il y avait un fleuriste, entre temps ce dernier a disparu. En revanche, son café littéraire situé le long de la cour intérieure subsiste.
Au rez de chaussée, on est surpris par ce large espace où ne sont exposés que quelques objets. Il faut parcourir au moins quinze mètres avant d’arriver à l’espace Mode ( prêt à porter, chaussures et accessoires). D’autres espaces sont, entre autres, dédiés aux parfums Annick Goutal, à des bijoux de créateurs.
A l’étage, l’espace est exclusivement consacré à la décoration. Certains meubles sont des pièces uniques, d'autres sont taillés dans du bois brut.
Dans l’ensemble du magasin c’est une ambiance « Vintage » qui règne.
La force de Merci est d’être également en phase avec la tendance de notre époque.
Une tendance à vouloir recycler la production et à redistribuer les richesses . Tel est le pari de Merci qui redistribue 100 % de ses bénéfices, via une fondation, à des associations qui aident les femmes et les enfants de Madagascar.
Technologie vs Nature ?
Il semblerait que ces deux tendances suivent leur chemin parallèlement sans empiéter l’une sur l’autre. De fait elles se situent aux antipodes.
La première est alimentée par les nouvelles technologie, l’innovation et n’envisage que le futur.
La deuxième, au contraire, se rassure par des valeurs passées de nostalgie et produit du Vintage. De ces 2 tendances conjointes naîtra une autre tendance alternative qui mixera les 2, je l’appellerai la tendance Naturology.
La tendance Naturology, deviendra très certainement une tendance émergente de demain, à suivre.
Replication
Nous sommes entrés dans cette nouvelle ère où chaque individu doit inscrire sa différence au sein du groupe pour exister.
Cette grande tendance à vouloir à tout prix se démarquer au sein de réseaux sociaux, institutions, clubs etc… s’exprime très nettement dans la tendance REPLICATION.
Le terme est volontairement emprunté à la génétique car dans un monde où population et progrès technologiques croissent de façon très significative, « La génétique rime avec le numérique ».
En effet, cinéastes, publicitaires, designers, collectionneurs ont tendance à exprimer la singularité dans un système où objets et individus sont répliqués abondamment voire infiniment. Concernant les objets, souvent l’ensemble est exposé de façon parfaitement symétrique dans un système fini et ordonné.
La Replication s’exprime particulièrement dans des univers comme le design, la mode, le merchandising, la publicité et de fait chez les collectionneurs.
Je vous invite à visionner la vidéo ci-dessous qui illustre bien la tendance Replication.
Petit rappel sociétal :
En 1960, la population mondiale était estimée à un peu plus de 3 milliards. Cinquante ans plus tard cette dernière a plus que doublée puisqu’elle est estimée à 6,842 milliards en 2010.
Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondiale
Après la seconde guerre mondiale, à l’école, et plus généralement dans toutes les institutions le groupe prévalait sur l’individu.
Il ne fallait surtout pas se faire remarquer…
A partir de Mai 68 les rapports inter-générations se sont modifiés, la société devint plus libérale, les jeunes s’affirmèrent. Ce qui laissa place à plus d’individualité. Dans les années 80, nous sommes entrés dans une ère d’individualisme à outrance, symbole de la société capitaliste.
Et depuis une quinzaine d’années, on évoque davantage l’individu au sein du groupe, on aime mettre en avant le fait que chacun est unique.
On montre davantage la singularité dans la quantité.
En fait, l’individualisme n’est pas fini, bien au contraire, mais il s’inscrit davantage dans les groupes et réseaux sociaux, familles, associations, institutions, etc..
En résumé d’une période où le groupe primait sur l’individu, on a basculé vers une société individualiste pour arriver aujourd’hui à une combinaison plus équilibrée entre l’individu et le groupe.
Replication dans le DESIGN
Au salon Maison et Objet j’ai relevé entre autres, trois exemples très révélateurs de cette tendance.
Tout d’abord, le thème du forum tendance qui s’est tenu au salon Maison et Objet en septembre 2011 s’intitulait Singularité.
1. L’espace tendance d’ Elizabeth Leriche était dédié aux collectionneurs.
On trouvait donc de nombreux espaces ou le même objet était répliqué x fois dans un système souvent bien rangé. Voir la vidéo
2. Autre exemple : l’agence de Design AKDV avait été missionnée pour mettre en scène différentes vitrines en partant d’un seul objet : un œuf.
Dans l’une de ces vitrines on retrouvait l’œuf répliqué 36 fois dans des couleurs différentes, agencé dans un système ordonné, symétrique. Voir la vidéo
3. Sur le stand Acrila, le Designer Jean-Christophe Bernard avait créé 2 pans de murs transparents parfaitement symétriques où logeaient des chaises miniatures toutes uniques.
Voir la vidéo et www.acrila.fr
Tendanceurs, Designers, Merchandisers mettent en scène la REPLICATION d’un objet avec un code qui revient régulièrement :
1/ Système ordonné
2/ Objet répliqué quantitativement
3/ Objet unique ou objet différencié par un seul caractère (souvent la couleur).
Replication au CINEMA
En 1999, les frères Andy et Larry Wachowski réalisent Matrix. Le film est un succès mondial. Grâce au numérique, à plusieurs reprises on retrouve la réplique du « méchant » en quantités d’exemplaires.
Replication dans la PUBLICITÉ
Depuis une quinzaine d’année, les publicitaires évoquent très souvent la singularité dans la quantité en montrant des groupes d’individus ou chaque cible est représentée. C’est souvent le cas des publicités pour les opérateurs téléphoniques Orange.
www.dailymotion.com/video/x30d0l_publicite-orange-planete_fun
On retrouve la sigularité de le groupe de sportives dans l’une des pubulicités de la marque DOMYOS de Decathlon.
www.youtube.com/watch?v=WO-pJwM4Efo
La Replication est une tendance émergente née de ce croisement entre l’augmentation de la population mondiale, l’expansion du numérique et ce besoin constant de l’homme d'affirmer son identité.
N’y voyez-vous pas une forme de démagogie qui tend à nous rassurer pour montrer que chacun est unique parmi la masse ?
Réplications
Butterfly
N’avez vous pas remarqué ? Les Papillons sont omniprésents.
Ils papillonnent, ils papillonnent partout !
Pire, ils se métamorphosent en objets design, bijoux, vêtements, accessoires de mode.
Ils voyagent à travers les sites internet, sur les couvertures de magazines, dans les vitrines de magasins et sur les stars.
Exemples:
Dans les vitrines de magasins Le tanneur, Swarovski*, Biscote, dans les prospectus leaflets Petit Bateau, en suspension chez Verbaudet, en stickers pour les décorations murales, imprimés sur les vêtements Sonia Rykiel, Zara, Roberto Cavali etc... sur Lady Gaga en couverture du magazine Harper's Bazaar, sur le site de réservation d’Air France...
Mais pourquoi sont-ils l'une des tendances forte de notre époque?
Mais parce qu’ils reflètent presque exactement ce que nous vivons. En tant qu'individus, nous sommes en permanence sollicités par la pluralisation des canaux médiatiques qui véhiculent toutes sortes de tentations. Ainsi, nous piochons des idées à droite à gauche, nous picorons, nous consommons… puis nous changeons parfois brutalement pour passer à autre chose. Et ainsi de suite dans n'importe quel domaine. Que cela soit en Amour ou au Travail, les changements sont fréquents. On passe d'un univers à un autre, d’une relation à une autre... Les choses « tiennent à un fil ».
Par ailleurs, dans notre ère de médiatisation où l’image n’a jamais été aussi présente beaucoup de choses se jouent en surface.
Le papillon incarne alors parfaitement ces valeurs de légèreté, de superficialité, et surtout d'éphémère...
Mise à jour du 12 septembre 2011
Kenzo vient de sortir un nouveau parfum nommé Madly dont l'ambiance suit parfaitement les tendances champêtres et papillons. (Voir le film et la campagne).
Singularity
Le 21 février 2011, le journaliste Lev Grossman introduisit la « Singularity » en publiant un long dossier dans l’hebdomadaire américain Time. La page de couverture ne peut laisser personne indifférent avec son titre choc et son visuel futuriste. Voir la photo liée à cet article.
2045 « The Year Man Becomes Immortal *» *( if you believe humans and machines will become one).
Mais qu’est-ce que « Singularity » une théorie dont certains deviennent adeptes et d’autres rejettent ?
Singularity, peut-être la vie éternelle ?
Tout a commencé avec Raymond Kurzweil.
En 1965, Raymond Kurzweil fait sa première apparition publique lors d’un jeu télévisé intitulé « I’ve got a secret ». Voir la vidéo archivée sur youtube, http://www.youtube.com/watch?v=X4Neivqp2K4
Raymond Kurzweil, ce petit génie alors âgé de dix-sept ans, avait conçu de façon artisanale un ordinateur capable de composer une mélodie. A cette époque les imprimantes n’existaient pas donc Ray Kurzweill avait également eu l’idée d’incorporer une machine à écrire à son ordinateur pour que ce dernier restitue la mélodie par écrit. Ensuite Ray Kurzweil interpreta au piano le morceau composé par l’ordinateur.
C’est à partir de là que Kurzweil «mis le doigt » sur cette importante notion d’intelligence artificielle. Déjà à ce moment là, il devait sentir intuitivement qu’un jour on parviendrait au seuil où l’intelligence artificielle dépasserait l’intelligence humaine.
Quarante six ans plus tard Kurzweil démontre scientifiquement que justement nous approchons du moment crucial ou l’intelligence artificielle sera supérieure à l’intelligence humaine. Entre temps, depuis trois ans Kurzweil a co-fondé une université ainsi qu’un institut dédié à l’intelligence artificielle basé à San Francisco où se tient un sommet annuel auxquels participent psychologues, neurologues, biologistes, médecins etc…
Voici un extrait de l’article de Lev Grossman que j’ai traduit :
Lors du sommet qui s’est tenu en âout 2010 à San Francisco, au delà des discussions concernant l’intelligence artificielle, le sujet du prolongement de la vie fut encore plus largement débattu. (…)
Pour les adeptes de la "Singularity" baptisés « Singularitarian » la vieillesse est une maladie comme une autre. Et que faites-vous des maladies ? Vous les soignez. ( …)
Par exemple, on sait que l’une des causes de la dégénérescence physique associée à l’âge implique les télomères, ces fragments qui se situent au bout de nos ADN. A chaque fois qu’une cellule se divise, ses fragments de télomères se réduisent. Or quand une cellule n’a plus de télomères, elle ne peut plus se reproduire et meurt. Mais l’enzyme, la télomérase a les propriétés d’inverser ce processus. C’est l’une des raisons pour laquelle les cellules cancéreuses vivent si longtemps.
Alors pourquoi ne pas traiter régulièrement les cellules non cancéreuses avec de la télomèrase ?
Cela a été pratiqué en novembre 2010 quand des chercheurs de la Harvard Medical School ont administré de la télomérase à des souris qui souffraient de dégénérescence physique lié à l’âge. Résultat, les dommages disparurent, non seulement les souris allèrent mieux mais surtout elles rajeunirent…
Beaucoup de "Sigularitarian" sont convaincus qu’il sera possible de vivre éternellement à partir de 2045.
Bien évidemment la "Singularity" est très controversée, elle est perçue par certains comme une fantaisie, voire une lubie. En revanche, pour Kurzweil la croissance exponentielle des progrès scientifiques en nanotechnologie et en biotechnologie a des implications extraordinaires sur l’évolution.
Par rapport à la théorie de la sélection naturelle de Darwin on basculerait ainsi vers une sélection artificielle qui poserait évidemment de nombreux problèmes d’ordre éthique.
En 1999, le film Matrix a marqué le coup d’envoi grand public des réflexions sur l’intelligence artificielle et l’articulation des mondes réels et virtuels. Ensuite, d’autres films comme Minority report et plus récemment Inception ont mis en scène des fictions qui s’approchent de la Singularity.
Pour les « Singularitarian » vivre éternellement devient une réalité au point que les gens choisiraient un jour de vivre ou mourir…
Réalité future ou fiction présente, seul l’avenir nous dira si Kurzweil a vu juste.
En attendant, nous continuons à vieillir tout en espérant vivre toujours plus longtemps voire éternellement ?
Little Marcel
https://youtu.be/N_nbuNq4gF8
Eric le fondateur de Little Marcel nous raconte comment l’histoire a démarrée il y a six ans.
Forte d’un succès immédiat, la marque se lance dans le développement d’une gamme fraîche et colorée qui deviendra l’image même de Little Marcel.
Aujourd’hui, Little Marcel est présent dans plus de 1200 boutiques en France et se développe à l’étranger.
Little Marcel s’adresse à un public large éclectique et depuis peu habille les enfants du 2 au 12 ans.
La gamme Little Marcel s’enrichit de nouveaux produits: chaussures, dessous féminins, accessoires, layette, lignes balnéaires.
Forever Young
Tout le monde veut rester jeune ou ne jamais mourir.
C’est le désir conscient voire inconscient de l’humanité toute entière.En 1984, le groupe de New Wave allemand Alphaville le chantait déjà très bien avec son tube « Forever Young ». www.youtube.com/watch?v=t1TcDHrkQYg
D’un point de vue général, on constate une époque où le jeunisme est de mise. Toute personne exposée dans les media sera tôt ou tard jugée sur son physique…
Générations entremêlées.
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à une perte de repère des générations.
Beaucoup d’adultes nés après mai 68 sont immatures, le phénomène des « adulescents » voit le jour. En 2002, Marie Giral publie un essai sur cette tendance dans un ouvrage intitulé : « les adulescents, enquête sur les nouveaux comportements de la génération Casimir ».
Voici un extrait : « Aujourd’hui, les adultes de tout âge s’infantilisent et les psychiatres s’inquiètent de ce prolongement interminable de l’adolescence. La tendance est née au cours des années soixante dans tous les pays industrialisés, quand la génération du baby-boom a eu vingt ans. Ce sont eux, les cinquantenaires d’aujourd’hui*, qui ont inventé le « jeunisme », ce culte du jeune (plus beau et mieux que le vieux), contestataire, libre et individualiste. *En 2011 ils sont devenus sexagénaires.
En juin 2011, lors des Rencontres NellyRodi pour l’innovation dont le thème choisi était « Réconcilier les générations », le pédopsychiatre Patrice Huerre indiquait que les adultes d’aujourd’hui veulent rester jeunes et supportent mal de vieillir. Conséquence, notre société change de forme, nous sommes dans une époque adolescente marquée par le présent. Les adolescents sont en mal de repères et désespèrent de ne pas trouver de « vrais adultes »…
Dans le prêt à porter, on trouve de plus en plus de vêtements déclinés à l’identique de la maman à l’adolescente. Certaines marques comme Comptoir des cotonniers ont été des précurseurs en la matière. Aujourd’hui quantités de marques ou d’enseignes suivent cette tendance en pleine expansion.
Autre exemple, aujourd’hui on parle davantage du phénomène des cougars, ces femmes d’âge mûr (souvent aux alentours de la cinquantaine) qui entretiennent une relation de couple avec un jeune homme de dix à vingt ans de moins qu’elles. Figure emblématique de cette tendance, Madonna. Toutefois l’actrice Demi Moore va encore plus loin en étant mariée à Ashton Kutcher, acteur hollywoodien de quinze ans son cadet.
En fait, non seulement ce phénomène n’est pas nouveau mais il existe partout. Par exemple, dans la Russie du dix-huitième siècle, l’impératrice Catherine II dite Catherine la grande était une véritable « mangeuse » d’homme dont la plupart étaient bien plus jeunes qu’elle.
Solutions Anti-âge.
A partir des années quatre-vingt commence la grande période des crèmes anti-rides avec la mise en avant d’actifs comme les anti-oxydants, les AHA ou alphahydroxyacides, le collagène etc… Cette tendance aux anti-rides n’a jamais cessé de s’amplifier depuis plus de trente ans. Entre temps, la chirurgie esthétique est arrivée.
De 2003 à 2010 la série américaine Nip/Tuck a largement illustré les usages et les abus de la chirurgie esthétique. La série doit son nom à l’étymologie même des termes Nip et Tuck. En effet, to nip signifie inciser, to tuck signifie replier, rentrer, retendre, c’est l’action de la rhytidectomie ou lifting en anglais.
Aujourd’hui, la chirurgie esthétique se démocratise et les demandes sont croissantes. Dans un article intitulé « Le boom de la chirurgie esthétique » paru sur www.doctissimo.fr on apprend qu’en France, 100 000 personnes ont eu recours à la chirurgie esthétique en 1999.
Dans les medias, on observe quantités de publicités pour les soins anti-âges et autres anti-rides. Il y a quelques années pour illustrer l’efficacité de ces anti-rides on choisissait des mannequins qui dépassaient rarement la trentaine. Aujourd’hui, preuve que les cougars ou les belles femmes de plus de cinquante ans ont acquis une certaine légitimité, ce sont une nouvelle génération d’icônes que l’on voit s’afficher dans la presse, sur internet, à la télévision. Par exemple Inès de la Fressange vient de signer, à plus de cinquante ans, un contrat avec L’Oréal Paris pour le nouveau REVITALIFT. L’accroche publicitaire résume tout : « Le 1er Anti-âge intégral qui combat les 10 signes de l’âge en un seul geste». Depuis quelques années Andie McDowell, et Jane Fonda (qui aura soixante quinze ans en 2012), sont d’autres exemples d’ambassadrices régulières des produits anti-âge L’oréal.
Cette tendance croissante n’est pas prête de s’arrêter, bien au contraire…
D’autres scientifiques planchent actuellement sur l’évolution de l’espèce humaine.
Le 21 février 2011, le journaliste Lev Grossman introduisit la « Singularity » en publiant un long dossier dans l’hebdomadaire américain Time. La page de couverture ne peut laisser personne indifférent avec son titre choc et son visuel futuriste. Voir la photo liée à cet article.
2045 « The Year Man Becomes Immortal *» *( if you believe humans and machines will become one).
Mais qu’est-ce que « Singularity » une théorie dont certains deviennent adeptes et d’autres rejettent ?
Singularity, peut-être la vie éternelle ?
Tout a commencé avec Raymond Kurzweil.
En 1965, Raymond Kurzweil fait sa première apparition publique lors d’un jeu télévisé intitulé « I’ve got a secret ». Voir la vidéo archivée sur youtube, http://www.youtube.com/watch?v=X4Neivqp2K4
Raymond Kurzweil, ce petit génie alors âgé de dix-sept ans, avait conçu de façon artisanale un ordinateur capable de composer une mélodie. A cette époque les imprimantes n’existaient pas donc Ray Kurzweill avait également eu l’idée d’incorporer une machine à écrire à son ordinateur pour que ce dernier restitue la mélodie par écrit. Ensuite Ray Kurzweil interpreta au piano le morceau composé par l’ordinateur.
C’est à partir de là que Kurzweil «mis le doigt » sur cette importante notion d’intelligence artificielle. Déjà à ce moment là, il devait sentir intuitivement qu’un jour on parviendrait au seuil où l’intelligence artificielle dépasserait l’intelligence humaine.
Quarante six ans plus tard Kurzweil démontre scientifiquement que justement nous approchons du moment crucial ou l’intelligence artificielle sera supérieure à l’intelligence humaine. Entre temps, depuis trois ans Kurzweil a co-fondé une université ainsi qu’un institut dédié à l’intelligence artificielle basé à San Francisco où se tient un sommet annuel auxquels participent psychologues, neurologues, biologistes, médecins etc…
Voici un extrait de l’article de Lev Grossman que j’ai traduit :
Lors du sommet qui s’est tenu en âout 2010 à San Francisco, au delà des discussions concernant l’intelligence artificielle, le sujet du prolongement de la vie fut encore plus largement débattu. (…)
Pour les adeptes de la « Singularity » baptisés « Singularitarian » la vieillesse est une maladie comme une autre. Et que faites-vous des maladies ? Vous les soignez. ( …)
Par exemple, on sait que l’une des causes de la dégénérescence physique associée à l’âge implique les télomères, ces fragments qui se situent au bout de nos ADN. A chaque fois qu’une cellule se divise, ses fragments de télomères se réduisent. Or quand une cellule n’a plus de télomères, elle ne peut plus se reproduire et meurt. Mais l’enzyme, la télomérase a les propriétés d’inverser ce processus. C’est l’une des raisons pour laquelle les cellules cancéreuses vivent si longtemps.
Alors pourquoi ne pas traiter régulièrement les cellules non cancéreuses avec de la télomèrase ?
Cela a été pratiqué en novembre 2010 quand des chercheurs de la Harvard Medical School ont administré de la télomérase à des souris qui souffraient de dégénérescence physique lié à l’âge. Résultat, les dommages disparurent, non seulement les souris allèrent mieux mais surtout elles rajeunirent…
Beaucoup de « Sigularitarian » sont convaincus qu’il sera possible de vivre éternellement à partir de 2045.
Bien évidemment la « Singularity » est très controversée, elle est perçue par certains comme une fantaisie, voire une lubie. En revanche, pour Kurzweil la croissance exponentielle des progrès scientifiques en nanotechnologie et en biotechnologie a des implications extraordinaires sur l’évolution.
Par rapport à la théorie de la sélection naturelle de Darwin on basculerait ainsi vers une sélection artificielle qui poserait évidemment de nombreux problèmes d’ordre éthique.
En 1999, le film Matrix a marqué le coup d’envoi grand public des réflexions sur l’intelligence artificielle et l’articulation des mondes réels et virtuels. Ensuite, d’autres films comme Minority report et plus récemment Inception ont mis en scène des fictions qui s’approchent de la Singularity.
Pour les « Singularitarian » vivre éternellement devient une réalité au point que les gens choisiraient un jour de vivre ou mourir…
Réalité future ou fiction présente, seul l’avenir nous dira si Kurzweil a vu juste.
En attendant, nous continuons à vieillir tout en espérant vivre toujours plus longtemps voire éternellement ?