Vincent Tessier

https://www.youtube.com/watch?v=yvKnaSAf3AE&feature=youtu.be

Interview de Vincent Tessier, Directeur video chez Prisma media

 Annabel Ringrave: En quoi cela consiste d’être Directeur video chez Prisma Media?

 Vincent Tessier: C’est très simple, c’est définir les moyens pour augmenter la taille de notre catalogue vidéo et nos audiences vidéo.

A.R.: En tant que spécialiste de contenus vidéos, quels sont les ingrédients pour produire une bonne vidéo?

V.T.: D’abord nous on est spécialise dans la video de courte durée. On est plutôt sur un mode vidéo de 2-3 minutes qu’on va consommer en mode snacking. Je dirais que pour ce contenu ce qui va compter c’est d’avoir un contenu court, concis, précis, qui va apporter rapidement soit une expérience de divertissement, soit les réponses à ses questions. Donc quelque chose de très percutant. On dit souvent que les 15 premières secondes de la vidéo sont essentielles pour capter l’attention des utilisateurs, sur le web ou sur le digital, qui sont beaucoup sollicités et qui peuvent rapidement abandonner la vidéo. Il y a beaucoup de vidéos qui ne sont pas vues jusqu’au bout.

A.R.: Quel impact une video peut avoir sur un titre de presse?

V.T.: Alors je crois que le principal impact c’est d’enrichir l’expérience du lecteur. C’est lui donner une alternative au magazine, et qu’il puisse consulter sur d’autres supports, plutôt digitaux, ( que ce soit le web, le mobile ou la tablette), qu’il puisse consommer d’autres contenus pour enrichir l’expérience.

A.R.: J’en déduis finalement que l’expérience utilisateur est extrêmement importante. Maintenant l’utilisateur a besoin d’autres supports medias. Et le support print/papier n’est plus suffisant.

V.T.: C’est exactement ça, l’utilisateur aujourd’hui passe de plus en plus de temps sur sa tablette, sur l’ordinateur

A.R.: sur son smartphone…

V.T.: sur son smartphone et il faut être capable de s’adapter par rapport à ces nouveaux usages en proposant nos contenus, qui sont de qualités, qui sont produits par des journalistes. Pouvoir lui proposer sur le support qu’il utilise et au moment où il l’utilise.

A.R.: Vous êtes Transmédia et c’est ce qui explique qu’en janvier Prisma presse s’est rebaptisé Prisma média.

V.T.: C’est exactement ça. C’était pour pouvoir marquer un tournant dans l’histoire de notre groupe et cette vision que demain les contenus seront consommés sur tous les médias.

A.R.: En règle générale quels sont les avantages de la vidéo en ligne ?

V.T.: Les avantages sont multiples. C’est d’abord pour le magazine de valoriser son image. Pour l’utilisateur c’est d’améliorer son expérience du magazine avec des contenus différents et notamment vidéos. Mais si on revient maintenant sur la partie plus digitale, un utilisateur qui va regarder des vidéos va avoir un engagement plus fort vis à vis de la marque, va rester plus longtemps sur le site et va consommer davantage de contenu. Donc c’est aussi un bon moyen de fidéliser l’audience et de la faire basculer progressivement de la presse vers le digital.

A.R.: En définitive, c’est un super moyen marketing de fidéliser un consommateur.

V.T. : Exactement.
Aujourd’hui on a un rythme de croissance de nos audiences vidéo qui est à deux chiffres tous les mois. On est sur 11,4 millions de vidéos vues sur le mois d’octobre et je pense que c’est des chiffres qu’ont va voir augmenter significativement à partir de 2013. Et de plus en plus on voit que la consommation de vidéos sur les médias est en augmentation parce que cette consommation peut se faire n’importe où, n’importe quand contrairement à la télévision qui se fait dans son salon chez soi.

 A.R.: Donc j’en déduis Vincent que les vidéos aujourd’hui boostent le référencement d’un titre.

V.T. : Plus on fait de vidéos, plus on va être référencé et plus on va ressortir dans les moteurs de recherche. Donc c’est effectivement un moyen qui permet d’augmenter les visites sur nos sites web.

A.R.: Donc quelque part c’est un outil marketing et peut-être que cela contribue à augmenter l’achat d’un titre ou l’abonnement à un titre ?

V.T. : C’est vrai mais c’est à double tranchant. Cela permet d’avoir une plus forte visibilité mais encore fait-il que la vidéo soit de qualité. Si la vidéo n’est pas de qualité c’est une expérience qui va plutôt être négative. Par contre si elle est de bonne qualité et répond exactement à l’attente de l’utilisateur il sera plus enclin à aller sur le site et demain acheter ou s’abonner au magazine.

A.R.: Donc vidéo OK mais à condition de produire un contenu de qualité.

V.T. : Ouai tout à fait.

A.R.: Pour poursuivre là dessus, est-ce qu’un meilleur référencement génère plus de publicité ?

V.T. : Oui c’est mécanique. A partir du moment où nos pages et nos vidéos sont mieux référencées, ça va générer des visites sur nos site, ça va générer des vidéos vues et comme sur nos pages, ou dans nos vidéos, on a des emplacements publicitaires et qu’on place des campagnes publicitaires ça va générer des revenus.

A.R.: Parfait.

V.T. : Par ailleurs, ce qui me semble intéressant c’est qu’on est capable de monter des opérations publicitaires couplées entre le print et le digital. Avoir à la fois des publicités dans nos magazines qu’on va retrouver sur nos sites web, qu’on retrouve dans nos vidéos et qu’on va retrouver également dans les tablettes.

A.R.: Et ça vous le faites de plus en plus ?

V.T. : ça c’est une tendance forte du marché. Et d’ailleurs aujourd’hui la plupart des régies publicitaires sont organisées en 360. Elles offrent à leur client une visibilité sur l’ensemble des médias du groupe.